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2020³â ºÒ½Ã³¶¼Û´ëȸ

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Je ne pars pas de Luc Baba

Je ne pars pas

Je vais prendre un café sur la terre

Je vais tailler des arbres

De mes portes

Et des lames

Dans l¡¯acier

Trempé des larmes mortes

Je vais jeter un froid

Dans la mare aux pavés

Je vaisAu vent mauvais

Prendre un verre de vent, voir

Où je me suis sauvé un soir

Pour mourir d¡¯être vrai

Je vais dégargouiller

Les diables à Notre-Dame

Et chanter Amsterdam

Dans les rues de Lomé

Puis gommer mon prénom

Dans le c©«ur de ma femme

Je vais mettre à sécher

Les p¡¯tites secondes à fleurs

Qu¡¯on mange avant qu¡¯elle pleure

Et que tout soit gâché

Je ne pars pas

Je fais le tour du monde

Des larmes aux inhustices de viteghe Volonté Mapson

Les pleurs ont effacé

Notre noble sourire,

Les larmes ont cassé

La corde à notre lyre;


 

La psychose a éteint

L¡¯ardeur de notre flamme,

L¡¯amertume a atteint

Notre c©«ur de sa lame.

Le Congo consterné

S¡¯est vu pris en otage;

Il s¡¯est vu condamné

A la guerre, au carnage.

Les quelques rescapés

A ces tueries macabres

Sont tous seuls confrontés

Aux injustes palabres :

Le juge ne peut rien

Contre un droit qui s¡¯affaisse;

La politique tient

Notre justice en laisse.

Notre Constitution,

Cette loi si suprême

Est lue à la Nation

Comme un obscur poème :

Ceux qui sont au pouvoir

La broient sans peur aucune,

La changent pour déchoir

La volonté commune;

Ils modifient les lois

Pour leurs comptes en banque,

Pour être élus cent fois,

Pour ne pas être en manque;

Mais jamais pour songer

Au peuple, à son bien-être,

A ce peuple égorgé

Qui tend à disparaître.

A l¡¯ombre de l¡¯Afrique, le soleil élargit la misère de Okoumba-Nkoghe

A l¡¯ombre de l¡¯Afrique

l¡¯on conduit des autos de luxe

l¡¯on fume du tabac de Havane

quoique l¡¯on n¡¯ait pas de gîte

digne de ce nom

L¡¯argent et son existence

exaltent la pensée

incitent à choisir le coup d¡¯état

comme unité de lieu d¡¯une méditation

A l¡¯ombre de l¡¯Afrique

l¡¯on passe sa vie entière

à offrir son petit sou

aux griots de la cour

chantant sa gloire

Cherchant à établir les conditions

d¡¯une riche vie

 l'on explore les étapes essentielles

qui lient l¡¯individu à Lucifer.

A l¡¯ombre de l¡¯Afrique

l¡¯on se dispute le privilège

de gober les provisions

 appartenant à la nation.

Et l¡¯on se montre l¡¯un à l¡¯autre

les miettes du pillage avec orgueil

tirant vanité de la resquille commise.


 

DANS CETTE MAISON OUVERTE¡¦ de Tahar Ben Jelloun

Dans cette maison ouverte sur le ciel

On a versé du lait dans les coins

Et éparpillé du sel dans les patios
Le chat dort sur le piano
Le lion aux yeux tendres
Mange l¡¯agneau du sacrifice
Le serpent à sonnette danse dans la cour
Des fourmis vont à un enterrement
Un singe peint en bleu s¡¯ennuie
Le citronnier manque d¡¯eau
Les meubles se déplacent et forcent la porte
Un fleuriste s¡¯évanouit
Une femme aux seins nus tire à l¡¯arc
Pendant qu¡¯une esclave noire
Egorge des coqs sur la terrasse
Le sang coule sur les murs
L¡¯enfant dit : enfin une maison où il se passe des choses !

Love song III de Nicolas Bouvier


 

Quand tisonner les mots pour un peu de couleur

Ne sera plus ton affaire

Quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles

Ne te feront plus regretter la jeunesse

Quand un nouveau visage tout écorné d¡¯absence

Ne fera plus trembler ce que tu croyais solide

Quand le froid aura pris congé du froid

 Et l¡¯oubli dit adieu à l¡¯oubli

Quand tout aura revêtu la silencieuse opacité du

Houx ce jour-là

Quelqu¡¯un attendra au bord du chemin

Pour te dire que c¡¯était bien ainsi

Que tu devait terminer ton voyage

Démuni

Tout à fait démuni

Alors peut-être...

Mais que la neige tombée cette nuit

Soit aussi comme un doigt sur la bouche


 

Hommage au manioc de Philippe Mpayimana

A tous les enfants du monde entier

Je dédie mon plus beau poème

Comme cadeau mon manioc forestier

Cru, sucré, laiteux, ce bohème

Sans ingrédient, il nous nourrit

Il sauva, sans accompagnement

Tel un biberon bien rempli

Ou du lait maternel, bien des gens

Racine d'arbre pour les uns

Produit de la terre pour qui savait

A la place d'habits et bijoux hautains

Il nous décorait et nous ravivait.

Bénissez la forêt que je maudis

Qui me prit le père et les amis

Mais me donnait comme au paradis

Cette manne malgré l'ennemi

Je te planterai sur sa tombe

Comme une fleur pour moi favorite

Je te dessinerai sur des robes

Que les belles filles portent


 

Le bois amical de Paul Valéry

Nous avons pensé des choses pures

Côte à côte le long des chemins,

Nous nous sommes tenus par mes mains

Sans dire... parmi les fleurs obscures ;

Nous marchions comme fiancés

Seul, dans la nuit verte des prairie ;

Nous partagions ce fruit de féeres

Et ma lune amcale aux insensés.

Et puis, nous sommes morts sur la mousse,

Très loin, tout seuls parmi l¡¯ombre douce

De ce bois intime et murmurant ;

Et là-haut, dans la lumière immense,

Nous nous sommes trouvé en pleurant

Ô mon cher compagnon de silence !


 

Chant de paix de Makhali Phâl


 

«Mon coeur tranquille glorifie mon peuple.

«Moi, fille de khmers,

«Je bondis comme un gaur hautain et libre à la tête de son troupeau,

«Comme un grand gaur royal qui a entendu, sous les lianes de la jungle, l'appel du Bouddha,

«Et qui s'offre à lui avec toute sa harde.

.........................

«Je repousse les morts

«Et je chante aujourd'hui les vivants

«Parce qu'ils sont devenus aussi grands que les morts,

«Je chante aujourd'hui la Vie.»

«La Parole de Paix,

«La Parole qui délivre de la Passion,

«La Parole qui délivre de la souffrance,

«La Parole qui délivre des renaissances,

«La Parole de Compassion,

«La Parole de Pitié,

«La Parole d'Amour,

«La Parole du Bouddha GOTAMA ».

«Un peuple qui n'a pour armée

«Que sa Pensée et sa Foi !

.........................

«Oui, c'est un peuple qui n'est en vérité qu'une âme.

«Un tout petit peuple très pauvre et très doux,

«La pauvreté même et la douceur sur Terre,

«Un petit peuple généreux et confiant,

«Blessé, à travers les siècles, par les yeux obliques de ses voisins,

«En vérité, un petit peuple très simple et très humble ».

«Ô Europe, Ô Asie,

«Tristes soeurs jumelles, où allez-vous?

«Ô Europe, Ô Asie, tristes soeurs jumelles,

«Les dieux s'étendent pour mourir sur des gongs plats.

«Ô Europe, Ô Asie, tristes soeurs jumelles,

«Quelles âmes illimitées, liées,

«Buffles ou hommes, meuglent au poteau de sacrifice ? ».


 

Ah ! Dans quel désert¡¦ de Hertor de Saint-Denys Garneau

C¡¯est eux qui m¡¯ont tué

Sont tombés sur mon dos avec leurs armes, m¡¯ont tué

Sont tombés sur mon c©«ur avec leur haine, m¡¯ont tué

Sont tombés sur mes nerfs avec leurs cris, m¡¯ont tué

C¡¯est eux en avalanche m¡¯ont écrasé

Cassé en éclats comme du bois

Rompu mes nerfs comme un câble de fil de fer

Qui se rompt net et tous les fils en bouquet fou

Jaillissent et se recourbent, pointes à vif

Ont émietté ma défense comme une croûte sèche

Ont égrené mon c©«ur comme de la mie

Ont tout éparpillé cela dans la nuit

Ils ont tout piétiné sans en avoir l¡¯air,

Sans le savoir, le vouloir, sans le pouvoir,

Sans y penser, sans y prendre garde

Par leur seul terrible mystère étranger

Parce qu¡¯ils ne sont pas à moi venus m¡¯embrasser

Ah ! dans quel désert faut-il qu¡¯on s¡¯en aille

Pour mourir de soi-même tranquillement.


 

A la lune aurorale de Théo Crassas

Ô Lune aurorale de juin,

Tu es une Apparition d¡¯aupépine blanche dans un ciel opalin

Portant le vivant message des Anges de la nuit !

Assis auprès de toi émerveillé

je t¡¯écoute chanter des madrigaux bleus de Toscane !


 

Tout en évoluant avec légèreté

Tu tournoies au bal permanent des Italies,

Tu danses la passacalle fine des biches fières,

La sarabande délicate des cavales hautaines

Et le menuet galant des gazelles élégants !

Protagonistes de ta mouvance sont tes hanches d¡¯astrale beauté


 

Elles se jouent du vent adverse, des courants contraires,

des temps trop étroits, Des injoncitons ou des conseils du Grand-Prêtre,

ou de la malveillance des Reines hostles !

Ludiques, elles jouent au grand Jeu de l¡¯univers

comme des cartes favorabes à l¡¯homme !

Tes hanches sont des fleurs d¡¯argent,

des feuilles d¡¯or, des mines de cuivre,

des ateliers de bronze !

Elles sont des étés scintillants et sonores au parfum enivrant de moisson,

des Edens surélevés, entourés de dunes de sable,

des Armorques rafraîchissantes et éthérées,

des savanes de zèbres frémissant de mille yeux,

des remous gangéniques retenus dans la chevelure de Shiva,

des terres vertes irriguées par le Nil,

des mots caressés par Dieu,

des cascades de joie des Olympies enluminées par l¡¯Alphée,

de belles Heures fuyant au pas de course,

des plantations profuses d¡¯hévéas pleins de promesses,

des tentes émirales, des palais d¡¯argile non cuire,

des trésors de rois inégalabes par la richesse,

des barques aux rames de cerisier,

remplies de perles orientales fraîchement pêchées des éponges qui ont bu toute l¡¯eau de l¡¯Archipel,

des pistes circulaires d¡¯azur ceinturant des plaines céréalières,

des pentes puissantes de Terre profonde,

des espaces de lumère surnaturelle, des nuages de satin,

des racines de lauriers-rises, des aises de lions,

des charme d¡¯éléphants, des maternités de mésanges,

des abeilles bourdonnantes, des oseaux chanteurs !


 

Ô Lune image enfantine de la Sainteté,

Tu te noies dans les blés pour libérer le jour !


 

Et tu te meus autour de moi

Comme un corps venu du centre du Palais,

Du Céphise céleste ou des bords de la Yamuna bienheureuse !

Car tu es mon espérance de vie éternelle,

Ma certitude d¡¯immortalité !

Car tu es mon tournesol de la satiété

Mon grain de sympathie cosmique,

Mon Phénomène d¡¯Amour.


 

La parole est le chiffre du conte de Tanella Suzanne Boni

la parole est le chiffre du conte

pourvu que les mots me viennent en silence

j¡¯invoque l¡¯esprit des mots

tous les matins à l¡¯heure où ma mémoire

raconte à la terre

la trahison du Temps qui chemine

sur le sol de ma peau

aux racines rhizomes

sur le paysage mouvant

qui conte ses grains de sable

je ne sais plus

si mes yeux m¡¯appartiennent encore

mes yeux habitent parmi les larmes

les gouttes de pluie les mottes de sel

les larmes racontent nuit et jour

à l¡¯auréole de mon ombre

ce que l¡¯émotion a perdu

depuis le dernier voyage

en compagnie de ta solitude seule

ta solitude de bel homme

aux pas de feu au sourire d¡¯étoile

ta solitude fière comme la mer infinie

la mer royaume de toute souffrance

des rescapés de l¡¯histoire


 

Récit de l¡¯an zéro de Georges Schéhadé


 

les mages

Ils se rencontrèrent au bord d'un bassin

pour donner à boire à leurs montures

par nuit claire

trois Mages et trois chevaux

Mais lorsqu'ils se penchèrent

ils se multiplièrent

ils furent six dans l'eau.

Six Mages et six chevaux

voilà le premier miracle!

Or quand ils furent en selle

Mages (et chevaux) volontiers reconnurent

avoir été dupes de leurs images

par nuit claire

ils rirent (et en convinrent)

au souvenir de l'eau.

En attendant l'étoile avait disparu

et lorsqu'ils levèrent la tête

le ciel était brillant et absent.

L'étoile était accrochée à un figuier

derrière une feuille

(bâillant une figue l'avait retenue).

L'arbre cette nuit fut bel et bien battu

par trois personnages barbus.

Ainsi fut délivrée l'étoile captive

au milieu de hennissements et de cris

(et sans égards pour les vertus

d'un arbre centenaire).

[...]


 

le salut du jeune soleil de Léopold Sédar Senghor

Le salut du jeune soleil

Sur mon lit, la lumière de ta lettre

Tous les bruits qui fusent du matin

Les cris métalliques des merles, les clochettes des gonoleks

Ton sourire sur le gazon, sur la rosée splendide.

Dans la lumière innocente, des milliers de libellules

Des frisselants, comme des abeilles d¡¯or ailes noires

Et comme des hélicoptères aux virages de grâce et de douceur

Sur la plage limpide, or et noir les Tramiae basilares

Je dis la danse des princesses du Mali.


 

Me voici à ta quête, sur le sentier des chats-tigres.

Ton parfum toujours ton parfum, de la brousse bourdonnant des buissons

Plus exaltant que l¡¯odeur du lys dans sa surrection.

Me guide, ta gorge odorante, ton parfum levé par l¡¯Afrique

Quand sous mes pieds de berger, je foule les menthes sauvages.

Au bout de l¡¯épreuve et de la saison, au fond du gouffre

Dieu ! que je te retrouve, retrouve ta voix, ta fragrance de lumière vibrante.


 

Coquelicots pour la complainte de Bethléem de Tahar Bekri

Si ton char tue la prière

Si le canon est ton frère

Si tes bottes rasent mes coquelicots

Comment peux-tu effacer ton ombre

Parmi les pierres ?

Si mon église est ton abattoir

Si tes balles assiègent ma croix

Si mon calvaire est ton bougeoir

Si les barbelés sont tes frontières

Comment peux-tu aimer ma lumière ?

Si ta haine par-dessus le toit de ma maison

Confond minaret et mirador

Si ta fumée sature mon horizon

Si tes haut-parleurs assourdissent mes cloches

Comment peux-tu honorer le levant ?

Si tes griffes mordent mon sanctuaire

Si tes casques sont tes oreillères

Si tu arraches mon oliviers

Ses rameaux pour ton fumier

Comment peux-tu retenir la puanteur des cendres ?

Si Jenine en arabe est foetus et embryon

Que tu enterres vivant oublieux de l¡¯Histoire

Si la poudre est ton encensoir

Si tes fusées blessent ma nuit sombre

Tes dalles se consolent-elles d¡¯être mes décombres ?

Si le mensonge est ton épine dorsale

Si tu nourris tes racines de mon sang

Si tu cache mon cadavre

Pour étrangler le cri de la terre
Comment peux-tu prétendre qu¡¯elle est ta terre ?
 
 


 

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ÀÛ¼ºÀÏÀÚ 2010-09-20