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Le discours présidentiel de Macron sur le gilet jaune
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ÀÛ¼ºÀÏÀÚ 2018-12-19
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Le discours présidentiel de Macron sur le gilet jaune




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Transcription ;
 

« Françaises, Français, nous voilà ensemble au rendez-vous de notre pays et      de notre avenir. Les événements de ces dernières semaines dans l¡¯Hexagone et outremer ont profondément troublé la Nation. Ils ont mêlé des revendications       légitimes et un enchaînement de violences inadmissibles et je veux vous le dire d¡¯emblée : ces violences ne bénéficieront d¡¯aucune indulgence.

Nous avons tous vu le jeu des opportunistes qui ont essayé de profiter des         colères sincères pour les dévoyer. Nous avons tous vu les irresponsables          politiques dont le seul projet était de bousculer la République, cherchant le         désordre et l¡¯anarchie. Aucune colère ne justifie qu¡¯on s¡¯attaque à un policier,      à un gendarme, qu¡¯on dégrade un commerce ou des bâtiments publics. Notre     liberté n¡¯existe que parce que chacun peut exprimer ses opinions, que d¡¯autres   peuvent ne pas les partager sans que personne n¡¯ait à avoir peur de ces            désaccords.

Quand la violence se déchaîne, la liberté cesse. C¡¯est donc désormais le calme et l¡¯ordre républicain qui doivent régner. Nous y mettrons tous les moyens car      rien ne se construira de durable tant qu¡¯on aura des craintes pour la paix civile. J¡¯ai donné en ce sens au gouvernement les instructions les plus rigoureuses.

Mais au début de tout cela, je n¡¯oublie pas qu¡¯il y a une colère, une indignation et cette indignation, beaucoup d¡¯entre nous, beaucoup de Français peuvent la        partager et celle-là, je ne veux pas la réduire aux comportements inacceptables que je viens de dénoncer.

Ce fut d¡¯abord la colère contre une taxe et le Premier ministre a apporté une       réponse en annulant et en supprimant toutes les augmentations prévues pour     le début d¡¯année prochaine mais cette colère est plus profonde, je la ressens       comme juste à bien des égards. Elle peut être notre chance.

C¡¯est celle du couple de salariés qui ne finit pas le mois et se lève chaque jour    tôt et revient tard pour aller travailler loin.

C¡¯est celle de la mère de famille célibataire, veuve ou divorcée, qui ne vit même plus, qui n¡¯a pas les moyens de faire garder les enfants et d¡¯améliorer ses fins de mois et n¡¯a plus d¡¯espoir. Je les ai vues, ces femmes de courage pour la              première fois disant cette détresse sur tant de ronds-points !

C¡¯est celle des retraités modestes qui ont contribué toute leur vie et souvent        aident à la fois parents et enfants et ne s¡¯en sortent pas.

C¡¯est celle des plus fragiles, des personnes en situation de handicap dont la        place dans la société n¡¯est pas encore assez reconnue. Leur détresse ne date   pas d¡¯hier mais nous avions fini lâchement par nous y habituer et au fond, tout   se passait comme s¡¯ils étaient oubliés, effacés.

Ce sont quarante années de malaise qui ressurgissent : malaise des travailleurs qui ne s¡¯y retrouvent plus ; malaise des territoires, villages comme quartiers où   on voit les services publics se réduire et le cadre de vie disparaître ; malaise       démocratique où se développe le sentiment de ne pas être entendu ; malaise       face aux changements de notre société, à une laïcité bousculée et devant des   modes de vie qui créent des barrières, de la distance.

Cela vient de très loin mais c¡¯est là maintenant.

Sans doute n¡¯avons-nous pas su depuis un an et demi y apporter une réponse    suffisamment rapide et forte. Je prends ma part de cette responsabilité. Il a pu m¡¯arriver de vous donner le sentiment que ce n¡¯était pas mon souci, que j¡¯avais d¡¯autres priorités. Je sais aussi qu¡¯il m¡¯est arrivé de blesser certains d¡¯entre vous par mes propos. Je veux ce soir être très clair avec vous. Si je me suis battu       pour bousculer le système politique en place, les habitudes, les hypocrisies,      c¡¯est précisément parce que je crois plus que tout dans notre pays et que je       l¡¯aime et ma légitimité, je ne la tire d¡¯aucun titre, d¡¯aucun parti, d¡¯aucune coterie ; je ne la tire que de vous, de nul autre.

Nombre d¡¯autres pays traversent ce mal vivre qui est le nôtre mais je crois           profondément que nous pouvons trouver une voie pour en sortir tous ensemble. Je le veux pour la France parce que c¡¯est notre vocation au travers de l¡¯Histoire d¡¯ouvrir ainsi des chemins jamais explorés pour nous-mêmes et pour le monde.

Je le veux pour nous tous Français parce qu¡¯un peuple   qui se divise à ce point, qui ne respecte plus ses lois et l¡¯amitié qui doit l¡¯unir est un peuple qui court à sa perte.

Je le veux aussi parce que c¡¯est en pressentant cette crise que je me suis           présenté à votre suffrage pour réconcilier et entraîner et que je n¡¯ai pas oublié    cet engagement et cette nécessité.

C¡¯est d¡¯abord l¡¯état d¡¯urgence économique et sociale que je veux décréter           aujourd¡¯hui. Nous voulons bâtir une France du mérite, du travail, une France où nos enfants vivront mieux que nous. Cela ne peut se faire que par une meilleure école, des universités, de l¡¯apprentissage et des formations qui apprennent aux plus jeunes et aux moins jeunes ce qu¡¯il faut pour vivre libre et travailler.

L¡¯investissement dans la Nation, dans l¡¯école et la formation est inédit et je le      confirme.

Nous voulons une France où l¡¯on peut vivre dignement de son travail ? Sur ce    point, nous sommes allés trop lentement. Je veux intervenir vite et concrètement sur ce sujet. Je demande au gouvernement et au Parlement de faire le               nécessaire afin qu¡¯on puisse vivre mieux de son travail dès le début de l¡¯année   prochaine. Le salaire d¡¯un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par     mois dès 2019 sans qu¡¯il en coûte un euros de plus pour l¡¯employeur.

Je veux renouer avec une idée juste : que le surcroît de travail accepté constitue un surcroît de revenu ; les heures supplémentaires seront versées sans impôts   ni charges dès 2019. Et je veux qu¡¯une vraie amélioration soit tout de suite perceptible ; c¡¯est pourquoi je demanderai à tous les employeurs qui le peuvent, de verser une prime de fin d¡¯année à leurs employés et cette prime n¡¯aura à acquitter ni impôt ni charge.

Les retraités constituent une partie précieuse de notre Nation. Pour ceux qui touchent moins de 2.000 euros par mois, nous annulerons en 2019 la hausse de     CSG subie cette année ; l¡¯effort qui leur a été demandé, était trop important et il n¡¯était pas juste. Dès demain, le Premier ministre présentera l¡¯ensemble de ces décisions aux parlementaires.

Mais nous ne devons pas nous arrêter là. J¡¯ai besoin que nos grandes                 entreprises, nos concitoyens les plus fortunés, aident la Nation à réussir ; je les   réunirai et prendrai des décisions en ce sens dès cette semaine. Je sais que      certains voudraient dans ce contexte que je revienne sur la réforme de l¡¯impôt    sur la fortune mais pendant près de 40 ans, il a existé ; vivions-nous mieux         durant cette période ? Les plus riches partaient et notre pays s¡¯affaiblissait.         Conformément aux engagements pris devant vous, cet impôt a été supprimé       pour ceux qui investissent dans notre économie et donc aident à créer des         emplois ; et il a été maintenu au contraire pour ceux qui ont une fortune                immobilière.

Revenir en arrière nous affaiblirait alors même que nous sommes en train de       recréer des emplois dans tous les secteurs. Cependant, le gouvernement et le   Parlement devront aller plus loin pour mettre fin aux avantages indus et aux        évasions fiscales. Le dirigeant d¡¯une entreprise française doit payer ses                impôts  en France et les grandes entreprises qui y font des profits doivent y        payer l¡¯impôt, c¡¯est la simple justice.

Vous le voyez, nous répondrons à l¡¯urgence économique et sociale par des        mesures fortes, par des baisses d¡¯impôts plus rapides, par une meilleure             maîtrise des dépenses plutôt que par des reculs.

J¡¯entends que le gouvernement poursuive l¡¯ambition des transformations de       notre pays que le peuple a choisie il y a maintenant 18 mois ; nous avons devant nous à conduire une réforme profonde de l¡¯Etat, de l¡¯indemnisation du chômage et des retraites. Elles sont indispensables. Nous voulons des règles plus justes, plus simples, plus claires et qui récompensent ceux qui travaillent.

Mais aujourd¡¯hui, c¡¯est aussi avec notre projet collectif que nous devons renouer. Pour la France et pour l¡¯Europe. C¡¯est pourquoi le débat national annoncé doit    être beaucoup plus large. Pour cela, nous devons avant toute chose, assumer    tous ensemble tous nos devoirs. Le devoir de produire pour pouvoir redistribuer, le devoir d¡¯apprendre pour être un citoyen libre, le devoir de changer pour tenir   compte de l¡¯urgence de notre dette climatique et budgétaire.

Pour réussir, nous devons nous rassembler et aborder ensemble toutes les          questions essentielles à la Nation. Je veux que soient posées les questions qui   touchent à la représentation ; la possibilité de voir les courants d¡¯opinion mieux   entendus dans leur diversité, une loi électorale plus juste, la prise en compte du vote blanc et même que soient admis à participer au débat des citoyens             n¡¯appartenant pas à des partis. Je veux que soit posée la question de l¡¯équilibre de notre fiscalité pour qu¡¯elle permette à la fois la justice et l¡¯efficacité du pays.   Je veux que soit posée la question de notre quotidien pour faire face aux            changements climatiques : se loger, se déplacer, se chauffer. Et les bonnes        solutions émergeront aussi du terrain.

Je veux que soit posée la question de l¡¯organisation de l¡¯Etat, de la manière dont il est gouverné et administré depuis Paris, sans doute trop centralisé depuis des décennies. Et la question du service public dans tous nos territoires.

Je veux aussi que nous mettions d¡¯accord la Nation avec elle-même sur ce         qu¡¯est son identité profonde, que nous abordions la question de l¡¯immigration.     Il nous faut l¡¯affronter.

Ces changements de fond qui demandent une réflexion profonde et partagée,      imposent un débat sans précédent. Il devra se dérouler au niveau national dans nos institutions, chacun y aura sa part : gouvernement, assemblées, partenaires sociaux et associatifs ; vous y aurez votre part. Je veux en assurer moi-même la coordination, en recevoir les avis, prendre ainsi le pouls vivant de notre pays.

Mais un tel débat n¡¯est pas seulement affaire de représentants institutionnels ; il doit se dérouler aussi partout sur le terrain et il est des interlocuteurs naturels,     des citoyens qui doivent en recevoir les demandes et s¡¯en faire les relais : ce      sont les maires ; ils portent la République sur le terrain. C¡¯est pourquoi je              rencontrerai moi-même les maires de France, région par région, pour bâtir le       socle de notre nouveau contrat pour la Nation.

Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies, comme trop souvent        par le passé dans des crises semblables, sans que rien n¡¯ait été vraiment           compris et sans que rien n¡¯ait changé. Nous sommes à un moment historique     pour notre pays : par le dialogue, le respect, l¡¯engagement, nous réussirons.

Nous sommes à la tâche et je reviendrai m¡¯exprimer devant vous pour vous        rendre compte.

Mon seul souci, c¡¯est vous ; mon seul combat, c¡¯est pour vous.

Notre seule bataille, c¡¯est pour la France.

Vive la République, vive la France. »


 

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